Un livre de prières enluminé en 1705

Dans les Dalâ’il al-khayrât, recueil de prières contenant des louanges au Prophète, le nom de ce dernier, ainsi que les lieux et les objets s’y rapportant sont particulièrement mis en valeur. Le médaillon, annonçant l’arbre généalogique du Prophète Muhammad, va se développer sur plusieurs pages consécutives. La calligraphie, de style thuluth, est intégrée à l’ornementation.

Calligraphie
Généalogie du Prophète, liée aux pages précédentes par un prolongement des lettres dans la marge. Sur cette page, on peut lire le nom de quatre de ses ancêtres.

Médaillons
Le médaillon en bas à droite forme un décor végétal, les trois autres indiquent les noms de trois personnages importants dans l’histoire de l’islam dont la généalogie se rattache à celle de Muhammad. Une ligne de fine écriture rejoint la ligne horizontale principale. En haut à droite, ‘Alî, gendre de Muhammad et son 4^e calife. En haut à gauche, ‘Uthmân, 3^e calife. En bas à gauche, al-Zubayr, compagnon du Prophète qui s’opposera à ‘Alî.

Cercle marginal
Trois cercles non concentriques évoquent le soleil et le croissant lunaire qui l’entoure. Par la lumière qu’il apporte au monde, le Prophète est souvent associé au soleil et à la lune.

La généalogie du Prophète continue sur plusieurs pages. Le décor de chaque bandeau est différent, dans une composition semblable pour chacune des deux pages.

Fin de la généalogie du Prophète, jusqu’à Adam et Eve. Le cercle marginal évoque le soleil et le croissant associés au Prophète pour la lumière qu'il apporte au monde.

Le cartouche central, ovoïde, contient le nom de l’auteur.

La sandale du Prophète, qui a effleuré le trône de Dieu lors de son ascension depuis Jérusalem. 

Les tombeaux du Prophète Muhammad et de ses compagnons et successeurs Abû Bakr et ‘Umar sont représentés par des bandes dorées accompagnées d’une légende. L’architecture et la lampe signifient que le lieu est une mosquée.

La représentation est codifiée : l’architecture et la lampe évoquent la mosquée, ainsi que le mirhâb, forme contenant ici le mot mirhâb calligraphié sur une arabesque avec motif de feuilles, et un minbar (chaire à précher), évoqué par ses degrés.

Le titre est en caractères de style coufique décoratif, les premières lignes évoquant le Prophète en caractères thuluth à l’encre dorée.   

Le livre se clôt sur une page enluminée. Le carré central rappelle la page initiale, mais l’étoile a huit branches et non douze. Les bandeaux calligraphiés contiennent la fin du colophon avec la date de réalisation du manuscrit.