Saint Jean écrivant sous la dictée de l’aigle
Ces Évangiles sont l’une des productions les plus raffinées de l’école de Tours. Leur décor antiquisant a sans doute été exécuté par l’atelier du Maître C de la Bible de Vivien, d’origine rémoise. Peints à l’aide de coloris subtils, les portraits des évangélistes offrent un tableau saisissant de l’inspiration divine. Ils sont assis de profil, la tête inclinée vers leurs symboles dont les sépare un demi-arc de cercle renfermant les vers du Carmen paschale de Sedulius. Traités de manière très picturale à l’aide de couleurs claires (rose, vert, bleu) et vives (rouge orangé) qui tranchent avec les tonalités sombres des initiales et des cartouches, ces portraits suivent un modèle tourangeau. Les coffres à rouleaux placés à côté d’eux sont dérivés d’une tradition antique.
Saint Jean, glorifie dans son Évangile la nature divine du Christ apparue en pleine lumière, élevant le regard des chrétiens vers les Cieux :
« Parut un homme envoyé de Dieu. Il se nommait Jean. Il vint comme témoin, pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous crussent par lui. Il n’était pas la lumière,
mais le témoin de la lumière. Le Verbe était la lumière véritable, qui éclaire tout homme ; il venait dans le monde. » (Évangile selon saint Jean, chapitre 1, versets 6-9)
Il est de ce fait associé symboliquement à l’aigle.
Bibliothèque nationale de France
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Date
9e siècle, abbatiat de Vivien (843-851)
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Lieu
Tours, abbaye Saint-Martin
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Description technique
Peinture et or sur parchemin
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Provenance
BnF, département des Manuscrits, Latin 9385, fol. 137v
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Lien permanent
ark:/12148/mm207200636v