Portrait de Louis-Philippe
Un des chapitres les plus travaillés du « manuscrit Champion » est celui qui, au début du livre XI, ouvre la séquence intitulée Politique générale du moment. II est consacré à Louis-Philippe, ou plutôt à « Philippe », comme préfère écrire Chateaubriand, voulant ainsi replacer le roi des Français dans une lignée où se sont succédé un libertin et un régicide. C’est un portrait au vitriol, qui a beaucoup été corrigé, comme en font foi collages et ratures de toute sorte. Non que le mémorialiste veuille après coup adoucir le trait : il désire au contraire faire le plus mal possible (son modèle est encore sur le trône). Mais la haine de parti est souvent bavarde et Chateaubriand est trop bon écrivain pour ne pas le comprendre. Il aspire de préférence à une imperatoria brevitas à la Tacite : ces pages offrent un exemple des efforts qu’il ne ménage pas pour y parvenir. Au centre du feuillet, nous pouvons suivre une image forte en train de se dégager peu à peu de sa gangue. Chateaubriand biffe, récrit, biffe encore... Des sept lignes de la copie de Pilorge, il ne reste au final qu’une phrase brève, que Daniélo est obligé de rajouter en interligne.
Bibliothèque nationale de France
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Date
19e siècle
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Auteur(es)
François-René de Chateaubriand (1768-1848), auteur
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Description technique
270 × 215 mm
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Provenance
BnF, département des Manuscrits, NAF 26455 fol. 5
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Lien permanent
ark:/12148/mm132201855h