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Orphée massacré par les Ménades

Ovide, Les Métamorphoses
Orphée massacré par les Ménades
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Peu familières au lecteur médiéval imprégné de culture biblique, les Métamorphoses d’Ovide – poème latin épique écrit au début de notre ère – devaient être accompagnées de leçons explicatives et morales éclairant les mythes grecs qui y sont célébrés. D’où le nom d“Ovide moralisé” donné à ces textes médiévaux.

L’exemplaire de Louis de Bruges, présenté ici, correspond à la deuxième mise en prose de langue française. Une miniature de grand format ouvre chacun des quinze livres composant l’ouvrage d’Ovide.
Ici, Orphée, prince des poètes, musicien à la lyre enchantée, dont les chants disait-on, étaient si suaves que les bêtes fauves le suivaient et que les arbres et les plantes s’inclinaient vers lui, est représenté dans l’épisode le plus dramatique de son existence : après avoir perdu par sa faute Eurydice, la femme aimée qu’il était allé chercher aux Enfers, Orphée se retire dans la solitude des bois où il charme les oiseaux en chantant sa douleur. Mais il est rattrapé par la fureur des Ménades aux pieds velus. On suppose que ces Bacchantes divines, suivantes de Dionysos en proie à une possession mystique, ne pardonnent pas à Orphée de s’être élevé contre les cultes sanglants rendus à leur dieu. Elles se ruent sur lui en lui jetant pierres et flèches. La lyre d’Orphée lui est arrachée et l’on aperçoit à l’arrière plan sa tête coupée flotter sur les eaux de l’Hèbre. L’âpreté chaotique du paysage semble répondre à la barbarie funèbre de cette scène.
Mais l’on dit dans la tradition grecque que la tête d’Orphée arrivant au doux rivage de Lesbos se mit à chanter et qu’elle continua longtemps à proférer des hymnes inspirés qui racontaient la naissance du monde et des dieux...

Bibliothèque nationale de France

  • Date
    Avant 1480
  • Lieu
    Bruges
  • Auteur(es)
    Le Maître de Marguerite d’York, enlumineur
  • Description technique
    Parchemin, I + A-G (cahier de la table) + 237 f. + I, environ 460 × 345 mm ; 119 miniatures
    Provenance : Louis de Gruuthuse
  • Provenance

    BnF, département des Manuscrits, FRANÇAIS 137, f. 147

  • Lien permanent
    ark:/12148/mm124200337z