L'Arsenal, cénacle littéraire


















Ancienne résidence des grands maîtres de l'artillerie située dans le quartier de la Bastille, l'Arsenal accueille au milieu du 18e siècle la bibliothèque d'un des grands bibliophiles de son temps. Elle devient un lieu de rencontre d'érudits et d'hommes de lettres, et bientôt d'artistes et de poètes. Au 19e siècle, Charles Nodier, puis José Maria de Heredia au début du 20e siècle, y tiennent des salons littéraires. Son histoire témoigne de la vie intellectuelle française au cours des siècles.
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Vue intérieure de l’Arsenal
La bibliothèque de l’Arsenal située dans le quartier de la Bastille, est l’ancienne résidence des grands maîtres de l’artillerie. La charge est supprimée en 1755. Antoine-René d’Argenson, marquis de Paulmy, ancien ministre de la Guerre, bénéficie d’un logement à l’Arsenal à partir de 1757. Il installe à l’Arsenal une vaste collection de livres, de manuscrits, et d’estampes d’une portée encyclopédique, qu’il ouvre aux savants et gens de lettres. En 1785, il vend sa collection au comte d’Artois, frère de Louis XVI et futur Charles X pour en assurer la pérennité.
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Bibliothèque nationale de France
Bibliothèque de l’Arsenal
L’histoire de la bibliothèque de l’Arsenal commence au 18e siècle avec le marquis de Paulmy d’Argenson. Passionné de bibliophilie, il réunit à l’Arsenal une magnifique collection de livres et de manuscrits, qu’il vend en 1785 au comte d’Artois, frère de Louis XVI et futur Charles X. Après la Révolution française, en 1797, la bibliothèque est déclarée publique.
Sous la Restauration, par ordonnance du 25 avril 1816, la bibliothèque de l’Arsenal est restituée au comte d’Artois et prend le nom de « Bibliothèque de Monsieur ». Un inventaire, dressé à cette occasion, y dénombre un total de 154 077 livres et manuscrits.
À la mort de Grosier, Charles Nodier, déjà reconnu comme homme de lettres et bibliophile, est nommé bibliothécaire de Monsieur, le 3 janvier 1824. Il est secondé par un « conservateur administrateur », Antoine-Jean Saint-Martin, orientaliste et membre de l’Institut, puis, à partir de 1830, par Alexandre Duval, auteur dramatique et membre de l’Académie française, remplacé à son tour en 1842 par Cayx.
Dans les années 1840, l’Arsenal devient la « Bibliothèque publique et royale de l’Arsenal » puis l’une des « Bibliothèques publiques de Paris ». Les décrets de 1923 et 1926 la font entrer dans la « Réunion des Bibliothèques Nationales » et, depuis le décret de 1977, elle est un département à part entière de la Bibliothèque nationale de France.
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Appartement de la maréchale de la Meilleraye
Dans les années 1640, le maréchal de La Meilleraye aménage pour son épouse, Marie de Cossé-Brissac, des appartements d’apparat décorés de lambris peints, réalisés par Charles Poerson, élève de Simon Vouet. Par ses peintures, le cabinet attenant à la chambre célèbre les « femmes fortes » de l’Histoire, parmi lesquelles Lucrèce, Judith, Jeanne d’Arc, Marie Stuart.
La représentation de femmes détentrices de la force, vertu normalement réservée aux hommes, trouve alors une place de choix dans les arts décoratifs pour orner galeries et plafonds de palais prestigieux, tandis que poètes et dramaturges célèbrent l’histoire de femmes héroïques comme dans les pièces de Racine. L’épouse du grand maître de l’artillerie peut alors recevoir, à l’égal des grandes reines et princesses d’Europe, la haute noblesse dans ce précieux écrin qui l’honore. Ces appartements se visitent encore aujourd’hui.
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Les vierges folles
Cette estampe est issue du tome 29 du recueil Estampes relatives à l'histoire de France concernant l'année 1635. L'illustration est d'Abraham Bosse.
Dans un salon quelque peu désordonné, les Vierges folles se livrent à la frivolité. Deux d’entre elles jouent aux cartes ; une autre lit une partition de musique ;elles sont interrompues par une quatrième qui, une guitare à la main droite, leur montre de l’autre le roman qu’elle est en train de lire ; la cinquième se regarde dans le miroir placé sur le mur du fond, au-dessous d’un tableau représentant Danaé. La cheminée, à droite, sort de l’ouvrage que Bosse a gravé en 1633 d’après les compositions de Barbet. Au premier plan, à droite, les lampes traînent à terre, et le vase à huile est manifestement vide.
Le thème des Vierges sages et des Vierges folles, qui s'appuie sur un passage de l'Évangile (Matthieu, XXV, 1-13), est relativement rare dans l'iconographie. Que Bosse le traite ici avec un grand luxe de détail n'est cependant ni dû au hasard ni nécessairement lié à son protestantisme, dont on sait qu'il n'était pas intransigeant. Cela s'inscrit dans la lutte du temps à la fois contre les mondanités et contre la préciosité naissante, ce dernier sujet étant une des cibles favorites de notre graveur.
Cette estampe fait partie d'un ensemble de sept planches dédiées à la thématique des Vierges sages opposées aux Vierges folles.
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Antoine-René de Voyer, marquis de Paulmy d’Argenson
Antoine-René de Voyer d’Argenson, marquis de Paulmy (1722-1787) bénéficia d’un logement dans le bâtiment de l’Arsenal, où il s’installe en 1757, grâce à son oncle le comte d’Argenson, ministre de la guerre. C’est aussi sous sa direction qu’il fait ses premiers pas dans le domaine de la bibliophilie. En 1768, le marquis de Paulmy met un terme à sa carrière diplomatique et se retire définitivement à l’Arsenal. Il fréquente les milieux érudits, se passionne pour la littérature médiévale et se consacre à l’enrichissement de sa bibliothèque. Il rassemble une collection qui, en 1785, comprenait cinquante-deux mille volumes, dont deux mille quatre cent douze manuscrits et cinq cent quatre vongt douze portefeuilles d’estampes. Cette bibliothèque comportait aussi une collection de médailles et de livres de musique.
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© RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Droits réservés
Élévation de la façade du bâtiment de l’Arsenal
La bibliothèque de l’Arsenal est confisquée à la Révolution, en tant que propriété d’un émigré, le Comte d’Artois, frère de Louis XVI et futur Charles X, puis elle est protégée et s’ouvre au public en 1797. Des salles de lecture et des magasins de livres sont aménagés au cours du 19e siècle.
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Portrait de Madame de Genlis à vingt-cinq ans
Stéphanie-Félicité Du Crest, comtesse de Genlis (1746-1830) fut l’une des célèbres hôtes de l’Arsenal. Écrivaine féconde, musicienne, peintre à ses heures, elle fut la gouvernante des enfants de la famille royale d’Orléans. Après la Révolution, elle se rallia à Napoléon qui lui alloua en 1802 un logement à l’étage noble de la bibliothèque de l’Arsenal. Le calme requis par les travaux d’érudition du personnel de la bibliothèque s’accommodait mal de ses activités de musicienne et de son « salon des Inséparables », qui accueillait notamment Talleyrand, Madame Necker, Brissot ou Chateaubriand. L’administrateur de la bibliothèque de l’époque, Ameilhon, la contraignit à déménager à l’étage supérieur, puis à quitter définitivement les lieux en 1811. Madame de Genlis n’y laissa aucun papier, hormis le manuscrit autographe de l’Histoire de Henri le Grand.
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Bibliothèque nationale de France, D 151084
Charles Nodier, bibliothécaire de l’Arsenal
Le 3 janvier 1824, Charles Nodier est nommé bibliothécaire de l’Arsenal. C’est une chance pour cet homme de lettres reconnu – il a déjà publié Stella ou les proscrits, Jean Sbogar, Thérèse Aubert, Smarra ou les démons de la nuit — mais qui peine à vivre de sa plume. Partageant ses fonctions avec Antoine-Jean Saint-Martin, alors conservateur administrateur, Nodier s’implique assez peu dans la gestion de l’Arsenal et de ses collections. Ce poste lui permet d’assouvir sa passion pour les livres anciens, auxquels il confère, par ses célèbres notices, un statut bibliophilique. La réhabilitation de ces textes passe notamment par la reliure, dont Nodier est un fervent défenseur : parmi les nombreux relieurs de son temps, ses préférences vont à Joseph Thouvenin. Chaque matin, Nodier reçoit à l’Arsenal ses amis bibliophiles : Paul Lacroix, Gabriel Peignot, Pixérécourt, ou encore le libraire Techener, avec qui il fonde en 1834, le célèbre Bulletin du bibliophile.
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Une soirée à l'Arsenal, vers 1830
Dans les années 1830, l’Arsenal est un cénacle romantique en vue où se croisent poètes, peintres et musiciens. On reconnaît debout, à gauche, légèrement penché, Charles Nodier, homme de lettres et bibliothécaire à l’Arsenal depuis 1824. À la table de jeu sont représentés Alfred Johannot, Frédéric Soulié et Jules Janin, et dans l’angle de droite, près d’une jeune femme, Paul Foucher. Tony Johannot, qui a illustré plusieurs contes de Nodier, était un habitué du salon de l’Arsenal. Tous les dimanches soirs, la première génération des romantiques se réunissait chez Nodier : Hugo, Lamartine, Dumas, Musset, Vigny, Gautier, Balzac, Nerval, Delacroix, Devéria, Tony Johannot…
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Portrait de Marie Nodier
Achille Devéria a représenté Marie Nodier à « dix heures du soir », au théâtre, assise dans une loge, en toilette décolletée et coiffure fleurie. On sait la place qu’a tenue Marie Nodier dans la société d’écrivains et d’artistes qui fréquentaient le salon de son père, à la Bibliothèque de l’Arsenal. Musset, Hugo, Dumas, entre autres, ont dit le charme qu’elle exerçait, la gaieté qu’elle apportait aux célèbres soirées. Même après son mariage, en 1830, avec Jules Mennessier, elle a continué à participer aux soirées et à entretenir une active correspondance avec les habitués. Écrivain, poète à ses heures, on lui doit des souvenirs sur son père, une anthologie de poésie et des contes.
Cette aquarelle préparatoire a été publiée dans Les Heures du jour (vers 1829). Deveria l’a également choisie pour illustrer la lettre M de l’Alphabet varié (1831).
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Soirée d’artiste
Le 3 janvier 1824, Charles Nodier est nommé bibliothécaire de l’Arsenal. C’est une chance pour cet homme de lettres reconnu mais qui peine à vivre de sa plume. Partageant ses fonctions avec Antoine-Jean Saint-Martin, alors conservateur administrateur, Nodier s’implique assez peu dans la gestion de l’Arsenal et de ses collections. Ce poste lui permet toutefois d’assouvir sa passion pour les livres anciens, auxquels il confère, par ses célèbres notices, un statut bibliophilique. La réhabilitation de ces textes passe aussi par la reliure, dont Nodier est un fervent défenseur.
Le matin, il reçoit ses amis bibliophiles : Paul Lacroix, Gabriel Peignot, Pixérécourt, ou encore le libraire Techener, avec qui il fonde en 1834, le célèbre Bulletin du bibliophile. Le dimanche soir, il reçoit avec sa femme et sa fille, Marie, les écrivains et les peintres de la première génération romantique : Hugo, Lamartine, Dumas, Musset, Vigny, Gautier, Balzac, Nerval, Delacroix, Devéria, Tony Johannot… On distingue à gauche, Nodier debout, et, à droite, sa fille Marie au piano.
Alexandre Dumas a laissé un souvenir de ces soirées :
« Non seulement Nodier était amusant à entendre, mais encore il était charmant à voir : son long corps efflanqué, ses longs bras maigres, ses longues mains pâles, son long visage, plein d’une mélancolique sérénité, tout cela s’harmoniait, se fondait avec sa parole un peu traînante, et avec cet accent franc-comtois dont j’ai déjà parlé ; et, soit que Nodier eût entamé le récit d’une histoire d’amour, d’une bataille dans les plaines de la Vendée, d’un drame sur la place de la Révolution, d’une conspiration de Cadoudal ou d’Oudet, il fallait écouter presque sans souffle, tant l’art admirable du conteur savait tirer le suc de chaque chose — ceux qui entraient faisaient silence, saluaient de la main, et allaient s’asseoir dans un fauteuil, ou s’adosser contre le lambris ; et le récit finissait toujours trop tôt […] Mais Nodier se laissait doucement glisser du chambranle de la cheminée sur son grand fauteuil ; il souriait, il se tournait vers Lamartine ou vers Hugo :
- Assez de prose comme cela, disait-il ; des vers, des vers, allons !
Et, sans se faire prier, l’un ou l’autre poète, de sa place, les mains appuyées au dossier d’un fauteuil, ou les épaules assurées contre le lambris, laissait tomber de sa bouche le flot harmonieux et pressé de sa poésie […] Cette fois, on applaudissait ; puis, les applaudissements éteints, Marie allait se mettre à son piano, et une brillante fusée de notes s’élançait dans les airs. C’était le signal de la contredanse ; on rangeait chaises et fauteuils ; les joueurs se retranchaient dans les angles, et ceux qui, au lieu de danser, préféraient causer avec Marie, se glissaient dans l’alcôve. » (Alexandre Dumas, Mes Mémoires)
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La première d’Hernani
Le 25 février 1830, la foule se presse pour assister à la première d’Hernani, drame romantique de Victor Hugo joué à la Comédie-Française. Entre applaudissements des romantiques et huées des classiques, le vacarme est tel que cette représentation a été qualifiée de « bataille ». Pressentant un accueil hostile, Hugo avait enjoint à ses amis écrivains et peintres de venir faire la claque lors de la première.
Chef de file des romantiques, Victor Hugo avait fait la lecture d’Hernani au salon de l’Arsenal de Nodier et dans son propre cénacle, rue Notre-Dame-des-Champs.
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© Photo RMN-Grand Palais
Le jardin de l’Arsenal en 1904
Avec José-Maria de Heredia (1842-1905), c’est tout le Parnasse et l’Académie française, où il a été élu en 1894, qui entrent à l’Arsenal. Nommé administrateur de la bibliothèque en 1901, il s’efforce d’enrichir les collections et entreprend la restauration du mobilier ancien. Élève de l’École des Chartes, poète et bibliophile, Heredia tenait un salon littéraire chez lui, rue de Balzac. Il le reproduit dans les appartements qui lui sont attribués à l’Arsenal. Sully Prudhomme, Henry Bordeaux, Henri de Régnier ou encore Pierre Louÿs s’y rendent le dimanche. Heredia meurt en 1905. Pour le centenaire de sa naissance, ses deux filles Hélène et Marie ont fait don à l’Arsenal de manuscrits et objets ayant appartenu à leur père. Marie, connue en littérature sous le nom de Gérard d’Houville, épouse d’Henri de Régnier, a également légué à l’Arsenal sa bibliothèque, un fonds de quatre mille photos et sept mille dessins de son fils Pierre de Régnier.
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Marie de Régnier
Marie de Heredia passa sa jeunesse au milieu de poètes, parnassiens et symbolistes. Son père José-Maria, aimait en effet recevoir dans son salon de jeunes écrivains qui se plaçaient sous son patronage ou celui de Mallarmé. Parmi eux, le poète Henri de Régnier et son ami Pierre Louÿs. Le premier épousa Marie de Heredia, le second devint son amant, puis épousa la sœur cadette de Marie, Louise de Heredia.
Hormis ses romans et recueils poétiques publiés, l’œuvre de Pierre Louÿs compte des textes érotiques qui ne furent pas édités de son vivant. Erudit bibliophile, il fonda aussi une revue éphémère, la Revue des livres anciens avec un bibliothécaire de l’Arsenal, Louis Loviot.
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Joris-Karl Huysmans et son chat
Portrait de Joris-Karl Huysmans par Eugène Delâtre inclus dans le manuscrit de À rebours. Défenseur du naturalisme à ses débuts, admirateur et ami de Zola, Huysmans devient le principal représentant du décadentisme avec la publication, en 1884, du roman A Rebours.
En 1969, à sa mort, le libraire Pierre Lambert, lègue sa collection consacrée à l'écrivain à la « réunion des bibliothèques nationales ». Il avait consacré sa vie à réunir manuscrits, correspondance, documentations, dossiers de travail, fichiers et livres sur Hysmans. Sa collection est également constituée de livres provenant de la bibliothèque de Huysmans, iconographie et objets, ainsi qu’une importante section consacrée aux archives de l’hérétique abbé Boullan.
En 1970, cette collection est attribuée à la bibliothèque de l'Arsenal. Depuis, ce fonds continue de s'enrichir, tant par des dons que par l’acquisition d’études récentes et de rééditions ou de manuscrits autographes, correspondance, éditions originales.
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Ubu Roi
Fondé en mai 1948, le Collège de 'Pataphysique (le mot devant théoriquement être précédé d’une apostrophe), est l’éditeur des Cahiers de pataphysique, puis des Dossiers de pataphysique et enfin des Subsidia Pataphysica. Si Alfred Jarry (1873-1907), l’auteur d’Ubu Roi, est considéré comme le fondateur de la pataphysique, en réalité, la paternité en revient à toute la classe du lycée qu’il fréquentait.
Jarry en donne la définition suivante dans son ouvrage Gestes et opinions du docteur Faustroll, pataphysicien : « La pataphysique […] est la science de ce qui se surajoute à la métaphysique soit en elle-même, soit hors d’elle-même, s’étendant aussi loin au-delà de celle-ci que celle-ci au-delà de la physique. Exemple : l’épiphénomène étant souvent l’accident, la pataphysique sera surtout la science du particulier, quoi qu’on dise qu’il n’y a de science que du général. Elle étudiera les lois qui régissent les exceptions… Définition : la pataphysique est la science des solutions imaginaires […] ».
La bibliothèque de l’Arsenal conserve un riche fond consacré à la Pataphysique, constitué et enrichi grâce au dépôt légal et aux dons de plusieurs membres comme Jacques Bens, Noël Arnaud, et François Caradec.
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La Vie mode d’emploi
Groupe littéraire le plus ancien du champ contemporain français, l’Oulipo (Ouvroir de littérature potentielle) travaille depuis 1960 à une refondation de la littérature à l’aide de contraintes d’écriture souvent inspirées des structures mathématiques et ludiques. L’Oulipo a été créé par François Le Lionnais et Raymond Queneau en 1960 et ne compte pas plus d’une vingtaine de membres. Le groupe, toujours actif grâce à de régulières cooptations, continue à créer de nouveaux outils littéraires lors de réunions mensuelles et fait profiter le public de ses créations lors des « jeudis de l’Oulipo » mensuels à la Bibliothèque nationale de France. La bibliothèque de l’Arsenal conserve les archives privées de plusieurs Oulipiens — Georges Perec, Jacques Bens, Noël Arnaud, François Caradec, Jacques Jouet (d’autres dons ou dépôts sont en projet) — et les archives collectives de l’Oulipo (comptes rendus de réunion, convocations…). La première période de ces archives a fait l’objet d’une numérisation.
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Salle de lecture
Aujourd’hui, la bibliothèque de l’Arsenal marque dans ses collections une prédilection pour la littérature française du 16e au 21e siècle et pour l’histoire du livre. Elle se signale également par des fonds spécifiques en histoire, comme celui des mazarinades ou des archives de la Bastille. Elle offre à la consultation plus d’un million de documents : livres, revues, manuscrits, estampes, cartes et plans, musique... La bibliothèque, qui a reçu en 2012 le label « Maison des illustres » est ouverte aux visites. Elle organise de nombreuses conférences, expositions ou concerts en lien avec ses fonds.
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- Direction scientifique
Eve Netchine, département de l'Arsenal, BnF
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