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BnF Essentiels
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Notre-Dame de Paris

Victor Hugo

Victor Hugo a 26 ans lorsqu’il s’engage auprès de son éditeur, Charles Gosselin, à écrire un ouvrage dans le style des romans historiques de Walter Scott. Le contrat est signé en novembre 1828. Les mois passent et Hugo n’envoie aucune ligne à son éditeur. Et pour cause ! Il n’a pas débuté la rédaction. En 1830, menacé d’un procès, il commence à travailler sur ce qui deviendra Notre-Dame de Paris. 1482.

Richard et Wamba (Ivanhoé)
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Walter Scott
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La fiancée de Lammermoor
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Steenie ou Redgauntlet poursuivi par un lutin
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Un travail modifié par les événements politiques

En juin 1830, Hugo se met au travail, emprunte de la documentation. La révolution de Juillet éclate contre Charles X, retardant la date butoir au 1er février 1831. Hugo place son intrigue au Moyen Âge, défend la République et termine la rédaction en même temps que sa bouteille d’encre en 6 mois !

Les "Trois glorieuses" de 1830 au Palais-Royal
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Révolution de 1830 (29 Juillet). Attaque du Louvre par le Quai de l'Ecole
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J’ai écrit les trois ou quatre premières pages de Notre-Dame de Paris le 25 juillet 1830. La révolution de juillet m’interrompit. […] Je me remis à écrire Notre-Dame de Paris le 1er septembre, et l’ouvrage fut terminé le 15 janvier 1831.

 

Victor Hugo, note écrite sur le manuscrit de Notre-Dame de Paris, 1831

De 2 à 3 volumes : la deuxième publication

En 1831, Notre-Dame de Paris est publié. Victor Hugo, qui avait rencontré son public au théâtre et en poésie, s’affirme comme romancier. Mais il a supprimé 3 chapitres pour répondre aux exigences de son éditeur. En 1832, le roman est publié en entier et Hugo préfère raconter avoir égaré les pages avant la 1re publication.

Hernani, drame de Victor Hugo
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Les Orientales
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Victor Hugo en 1832
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Or quelle immortalité précaire que celle du manuscrit ! Qu’un édifice est un livre bien autrement solide, durable, et résistant ! Pour détruire la parole écrite il suffit d’une torche et d’un turc. Pour démolir la parole construite, il faut une révolution sociale, une révolution terrestre. Les barbares ont passé sur le Colisée, le déluge peut-être sur les Pyramides. 

Victor Hugo, « Ceci tuera cela », Notre-Dame de Paris, 1832

Extrait : « La cruche cassée »

C'est par le biais de Pierre Gringoire, poète errant, inspiré d'un personnage réel, que Hugo fait pénétrer le lecteur dans son monument de papier. Un peu ridicule, balloté par les événements, épousé par charité, Gringoire vient bousculer le triangle des amoureux d'Esmerala. Au début du roman, errant dans les rues après avoir été renversé par un coup de poing de Quasimodo, il se retrouve bien malgré lui dans la Cour des Miracles...

Une danseuse, un bossu et de la passion

Esméralda, jeune danseuse bohémienne, est d’une grande beauté et générosité ; elle se marie à un homme pour le sauver de la pendaison et donne de l’eau à un autre ayant soif sur le pilori. Elle possède une chèvre : Djali. Quasimodo, enfant abandonné, recueilli par un archidiacre, est bossu, borgne, boiteux, et devient sourd à force de sonner les cloches de Notre-Dame.

Esmeralda
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Notre-Dame de Paris
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Esméralda en la tour de Quasimodo
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Quasimodo en sa tour
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Extrait : « Besos para golpes »

Besos para golpes : « Des baisers pour des coups ». Si l'espagnol de Victor Hugo laisse à désirer, il fait son effet. Apparaissant dans ce chapitre, Esmeralda la bonhémienne sera un personnage exotique autant qu'innocent. Devant les yeux du poète Gringoire ébloui, puis de Claude Frollo fasciné, elle danse sur la place de Grève, envoûtant le peuple de Paris.

Extrait : « Les cloches »

Humilié en place publique pour avoir tenté d’enlever Esmeralda, le bossu Quasimodo est un personnage pathétique, seulement capable d'éveiller de la pitié chez sa bien-aimée. Ce n'est qu'avec ses cloches, amies fidèles, qu'il est capable de dialoguer, entamant avec elles un carillon endiablé.

Frollo, Phœbus et Gringoire

Claude Frollo, l’archidiacre de Notre-Dame de Paris, figure de plus en plus malsaine, a recueilli Quasimodo et développe une passion pour Esméralda. Phœbus de Châteaupers, capitaine des archers de l’ordonnance du roi, presque marié, séduit Esméralda pour son bon plaisir et fait preuve de lâcheté. Gringoire, poète grotesque devient un truand. Tels sont les personnages majeurs qui peuplent ce roman.

Claude Frollo apprenant à lire à Quasimodo
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Oeuvres illustrées de Victor Hugo
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Gringoire
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La cathédrale, un personnage à part entière

Les personnages d'Hugo évoluent autour de la cathédrale Notre-Dame de Paris, véritable figure du roman. Au 19e siècle, les monuments subissent des destructions ou des reconstructions qui les transforment. Hugo se livre à un plaidoyer pour la préservation du patrimoine architectural. Son roman influence même Viollet-le-Duc, le grand restaurateur de Notre-Dame.

La pointe de l'Ile Notre-Dame
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Vue de l'intérieur de l'Eglise Cathédrale de Notre-Dame de Paris
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Cathédrale Notre-Dame, façade
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Chevet de la cathédrale Notre-Dame de Paris depuis la Seine
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Extrait : « Notre-Dame »

Comme dans d'autres de ses romans, Victor Hugo n'hésite pas à interrompre la narration de Notre-Dame de Paris de longs passages descriptifs. Dans le livre troisième, deux chapitres comparent le présent et le passé de la cathédrale.

En quelques mots, l'auteur rend sa superbe à un monument jusqu'alors méprisé, soulignant l'hamonie de sa façade et la délicatesse de ses décorations. Derrière les pierres et le mortier apparaissent les ouvriers et les prêtres, tous au service d'une œuvre divine.

Le Moyen Âge romantique

Walter Scott, qui se dégage du classicisme pour puiser ses sources dans la nature, est un auteur qu'Hugo affectionne. Cette quête de renouveau se manifeste en littérature, mais aussi en peinture et en architecture. Chef de file des Romantiques, Hugo veut trouver de l’inspiration ailleurs que dans l'Antiquité et préfère le Moyen Âge, l’Orient, qu’il réinvente.

Deux hommes contemplant la lune
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Guillaume le Conquérant rapporté après sa mort à l'église de Boscherville
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Extrait : « La cellule de Claude Frollo »

Personnage tourmenté, tiraillé entre son amour et sa foi, l'inquiétant archidiacre Claude Frollo jette une ombre sur tout le roman. Sa cellule est à son image, mystérieuse et remplie de signes cabalistiques. À elle seule, elle incarne la vision que se font les Romantiques du Moyen Âge : dans cette époque encore méconnue, pleine d'ignorance et de fanatisme, aux antipodes de la sagesse antique, les passions peuvent se déchaîner.

Une œuvre pernicieuse et de mauvais goût ?

À sa sortie, Notre-Dame de Paris déplaît à l'Église catholique, qui la juge pernicieuse, tant et si bien qu’elle interdit aux fidèles de la lire en 1834. Honoré de Balzac a lui aussi un point de vue critique peu élogieux sur l’œuvre. Dans une correspondance du 19 mars 1831, il écrit : « Je viens de lire Notre-Dame — ce n'est pas de M. Victor Hugo auteur de quelques bonnes odes, c'est de M. Hugo auteur d'Hernani — deux belles scènes, trois mots, le tout invraisemblable, deux descriptions, la belle et la bête, et un déluge de mauvais goût — une fable sans possibilité et par-dessus tout un ouvrage ennuyeux, vide, plein de prétention architecturale — voilà où nous mène l'amour-propre excessif ».

Honoré de Balzac
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Un succès international et intergénérationnel 

L’œuvre est pourtant un succès. Flaubert s'exclame, en 1853, « Quelle belle chose que Notre-Dame ! ». Et il n’est pas le seul admirateur de l’œuvre. Notre-Dame de Paris est traduit, adapté en pièce de théâtre, en comédie musicale... et même en papier peint !

Panneau central au motif Esmeralda
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Papier peint au motif Esmeralda
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Julia Depoix dans le rôle d'Esmeralda
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Esméralda, opéra de Louise Bertin et Victor Hugo
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Election de la Esmeralda des forains
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