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Famines et épidémies

Bibliothèque nationale de France
La grande peste à Florence
Ce manuscrit du Décaméron de Boccace, traduit en français en 1414 d’après une traduction latine de Laurent de Premierfait, s’ouvre par un frontispice représentant un épisode de peste dans la ville de Florence.
Arrivée en Europe en 1348 par l’intermédiaire de navires marchands venus d’Orient, la peste s’est rapidement répandue, décimant la population, surtout dans les villes. Malgré une effrayante mortalité, les autorités municipales parvenaient à s’organiser pour limiter la contagion, isolant les agglomérations, brûlant les effets des malades et inhumant convenablement les morts dans des fosses communes.
La peste a suscité une iconographie macabre abondante, mais ce n’est pas le cas dans cette enluminure, réalisée bien après l’événement, et où l’artiste a choisi de dépeindre un cimetière organisé en ossuaire où sont enterrés les pestifiérés, sans dramatisation de la scène.
Bibliothèque nationale de France
Famines et épidémies
Les conditions d'alimentation et d'hygiène fragilisent la population atteinte par de nombreuses maladies que la médecine ne sait pas guérir. La variole, d'abord, appelée alors petite vérole, arrive en France au 6e siècle. Pendant la guerre de Cent Ans, elle frappe durement à Paris les enfants en l'année 1445. La dysenterie accompagne souvent la famine. Saint Louis en meurt à Carthage en 1270.
L'une des principales maladies est la fièvre catarrhale, en fait la grippe, qui donne lieu à des épidémies mortelles. La tuberculose n'est pas identifiée en tant que telle. On en distingue trois types de manifestation : la fièvre hectique ou étisie qui est l'appellation de l'atteinte des poumons, les écrouelles ou scrofule pour nommer les symptômes des ganglions, et l'hydrocéphalie qui désigne l'atteinte des méninges. Le roi de France, après son sacre, a le pouvoir de guérir les écrouelles par simple attouchement.

Guérison d'un lépreux
Guérison d'un lépreux, résurrection d'un enfant à Naïn.
© Bibliothèque nationale de France
© Bibliothèque nationale de France
Dans les régions où on cultive le seigle se développe l'ergotisme, appelé « mal des ardents » ou « feu de saint Antoine », qui gangrène les membres et fait de nombreux morts. Mais la grande maladie du Moyen Âge est la lèpre, vécue comme une punition de Dieu. La peur de la contagion, au sens physique autant que moral, isole les malades : une cérémonie religieuse, la « séparation », exclut véritablement le malade de la communauté si la maladie est confirmée. Il est conduit à l'église, en procession, sur un brancard, couvert d'un drap mortuaire. À la fin de la cérémonie, il reçoit une paire de gants, une écuelle et une clochette pour alerter partout de sa présence. Le prêtre lui interdit désormais l'accès à l'église et à tous les lieux publics et plus particulièrement aux fontaines. Il ne doit pas approcher les enfants, ni partager ses repas avec d'autres que ses semblables. Les léproseries se multiplient à l'extérieur des villes. On comptent 60 000 lépreux au 13e siècle.
Plus rare est la peste. Elle avait disparu d'Europe depuis huit siècles quand, au printemps 1348, des marins génois la rapportent d'Orient en Italie puis en France et dans l'ensemble de l'Europe par les routes commerciales. Combinant deux formes de peste, la peste bubonique et la peste pulmonaire, l'épidémie fait des ravages et reste longtemps dans les esprits comme la « Grande Peste » ou « Peste Noire ».
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