Orion, le Grand Chien, le Lièvre et le Navire Argo

Le premier catalogue d’étoiles aurait été constitué en l’an 368 avant notre ère par astronome grec Eudoxe de Cnide, contemporain de Platon et inventeur d’un système du monde fondé sur la perfection des sphères. Incorporé dans un traité général sur la « Sphère » aujourd’hui perdu, le texte d’Eudoxe a néanmoins survécu grâce à l’adaptation très fidèle qu’en fit le poète alexandrin Aratos de Soles. Ce dernier composa vers 275 av. J.-C. un poème didactique sur les apparences célestes, les Phénomènes (Phaenomena) : les constellations y sont d’abord décrites de proche en proche, puis situées plus précisément sur la voûte céleste à l’aide des cercles fondamentaux de la sphère ; les étoiles sont signalées par leur éclat plus ou moins grand.
Les Phénomènes connurent un immense succès dans l’Antiquité, en particulier dans le domaine scolaire, et donnèrent lieu à de multiples commentaires, dont le plus important est celui d’Hipparque, et à des adaptations en latin par Cicéron. Ce sont ces adaptateurs qui fondèrent le genre des Aratea, genre littéraire et non scientifique car il développait les récits légendaires et mythologiques attachés à chaque constellation, au détriment de l’astrothésie (description des constellations ou astérismes).
Les versions latines de ces textes décrivent les 48 constellations antiques, en localisant les étoiles dans la tête, l’épaule, la jambe, etc. de chaque figure, et présentaient souvent les mythes et divinités grecs qui leur étaient associés.

Toutes les listes de constellations occidentales jusqu’au 12^e siècle découlent des Aratea, dont les traductions latines se diffusèrent dans l’Europe chrétienne à partir du 8^e siècle.