Les supports de l’écriture en Inde

Bibliothèque nationale de France
Atharvana
Ce document en écriture telinga est un recueil de textes magiques, d’hymnes et de conjurations relatifs au culte de Devî en Inde. Tant que les ôles n’ont pas été noircies d’encre, on peut supposer que le texte qu’elle renferme n’a pas encore été lu.
Bibliothèque nationale de France

Dhammapada
Ce manuscrit incomplet du Dharmapada en gandhari, ancienne langue du nord-ouest de l’Inde, et en caractères kharosthî, pourrait avoir été copié entre la fin du 1er siècle de notre ère et la fin du 3e siècle, ce qui en fait l’un des plus anciens documents de langue indienne connus à ce jour. La mission Dutreuil de Rhins (1891-1894) l’acquit en Asie centrale.
Ses feuillets, en écorce de bouleau, renforcés dans le sens de la hauteur par une ficelle cousue de chaque côté, sont larges d’environ 20 cm. Ici fragmentaires, à l’origine longs d’au moins 1, 23 m, ils étaient, après lecture, repliés sur eux-mêmes, formant ainsi des cahiers d’environ 20 cm de long et de 4 à 5 cm d’épaisseur.
La plupart des sentences que contient le Dharmapada en gandhari ont leur équivalent dans le Dhammapada en pali, dont on possède le texte complet.
Recueil de préceptes spirituels et moraux, le Dharmapada / Dhammapada, « Vers sur la Loi », est un classique du bouddhisme.
© Bibliothèque nationale de France
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Les supports de l’écriture ont été, au cours de l’histoire de l’Inde, des plus variés. La pierre gravée nous a préservé les inscriptions les plus anciennes, mais il existe également des inscriptions sur bois et sur plaques de cuivre. Dès une haute époque, deux matériaux végétaux ont été employés.
Au Cachemire, l’écorce de bouleau a été longtemps le support de l’écriture shâradâ, appliquée à l’encre avec un calame.
Dans le reste de l’Inde, on a surtout utilisé des feuilles de palmier sur lesquelles on écrivait à l’encre au calame, ou l’on gravait les lettres avec un stylet. L’usage du papier s’est répandu dans le nord de l’Inde au 12e siècle et dans le sud à l’époque moderne. L’usage de la feuille de palmier n’a cessé qu’au début du 20e.
La documentation relative à l’histoire de l’écriture apparaît ainsi d’une grande richesse en Inde et dans tous les pays où elle a exporté sa civilisation. On a répertorié près de cent mille inscriptions en Inde. Ce pays conserve aussi près d’un million de manuscrits dans ses bibliothèques. On soupçonne qu’il en existe encore un nombre élevé, non déterminable, dans ses collections privées. Le Sud-Est asiatique possède aussi inscriptions et manuscrits en nombre considérable.
Source de l’histoire, trésor d’art, nourriture intellectuelle placée dans des matériaux d’une grande fragilité, cette richesse est souvent en péril, et le nombre de dangers, de l’abandon à l’exploitation commerciale, ne cesse de s’accroître.
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